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A mon prince disparu
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8 mars 2010

Une semaine de vacances

Je suis partie en  vacances en laissant tout en plan. La lettre du notaire me demandant de prendre RDV pour approuver un document auquel je n’ai rien compris, ton dossier médical que le service  psychiatrique a enfin consenti à m’envoyer après moult courriers et rappels à la loi, mes mails, mes coups de téléphone à donner,…Je suis partie rejoindre notre puce chez tes parents avec pour mot d’ordre « On verra après »

Malgré mes gélules de millepertuis, je n’ai eu aucune énergie durant cette semaine. Couchée au plus tôt  à 19h45 (politesse oblige), au plus tard à 21h00, c’est notre puce qui me réveillait chaque matin aux alentours de 9h00 avec toujours la même phrase « Maman, réveille toi, il fait jour ».  Au programme, ballades dans la forêt de tes parents et rien d’autre. Ah si, un peu de lecture. J’ai terminé Passeurs de l’impossible de Guy Gilbert. J’ai lu également deux autres livres Aurélia de France Huser, histoire très émouvante d’une femme ne pouvant avoir d’enfant et qui souhaite adopter une petite fille venue d’ailleurs. J’ai aussi lu en entier Un prêtre chez les loubards de Guy Gilbert.

La tempête Xynthia et les problèmes de digue nous ont bouleversés. Écouter ces personnes qui ont tout perdu, qui se retrouvent sans toit, sans rien m’a laminée davantage. J’ai moins pensé aux morts qu’à leurs proches. C’est toujours pour ceux qui restent que s’envolent mes pensées.

Ta tante Mireille est décédée en début de semaine. Elle a été enterrée jeudi. Ta maman m’a prévenue très vite que je n’étais pas obligée d’y aller. Je l’ai prévenue le jour même que je serai présente. Je n’avais pas de tenue adéquate, alors j’ai fait avec les moyens du bord. J’avais dans mes affaires une polaire noire et un vieux jean noir délavé. Aucune importance car étant donnée la température, j'ai gardé mon manteau. Par contre pour les chaussures…Pour ne pas être trop chargée dans le train, je n’avais emporté que mes chaussons et ma paire de chaussures de randonnées que j’ai gardé toute la semaine  . Arrivée à l'église, plusieurs membres de la famille m’ont répété la même phrase, « C’est très gentil d’être venue ». J’ai regardé alentour, j’étais la seule à pleurer au moment où nous sommes entrés dans l’église et durant la cérémonie. Tout le monde était très digne. Ta tante avait 80 ans et avait la maladie d’Alzheimer depuis quelques années. Ce n’est pas pour elle que je pleurais. J’aurais voulu être à sa place pour que ce soit moi que tu accueilles et pas elle. J’ai pleuré en voyant ses trois fils, tes cousins, magnifiques dans leur costume, très beaux et très dignes, porter le cercueil de leur mère. J'ai pleuré aussi quand ils ont fait descendre le cercueil en terre. Ta tante savait-elle en mettant chacun de ses fils au monde qu’ils porteraient son cercueil sur leurs épaules ? Le regard de notre puce allait du cercueil aux larmes qui coulait sur mes joues. J’ai songé à ce que m’avait dit sa marraine. Le jour de tes obsèques, notre puce regardait tout le monde d’un air étonné. C’est bien la première fois qu’elle voyait autant de monde pleurer. Le mari de ta tante n’a manifesté aucune émotion face à nous. Ni avant, ni pendant, ni après les obsèques. Je sais ce que c’est. Lors de tes funérailles, j’ai regardé l’assistance pleurer. Moi, j’étais ailleurs. Anesthésiée. Partie je ne sais où.Le lendemain lorsque au moment où ton oncle est venu nous saluer avant de retourner chez lui, je n'ai pas pu ouvrir la bouche. Pourtant nous nous sommes compris. Je l'ai vu dans son regard et il l'a senti quand ma main a retenu la sienne parce que je ne pouvais pas la lâcher. J'espère avoir la force de lui écrire un mot bientôt. C'est ce que tu aurais fait. A noter que le temps était glacial et que j'avais oublié de prendre mon écharpe. Résultat : j'ai des quintes de toux depuis 4 jours que j'essaie de soigner tant bien que mal.

Pour la première fois de ma vie j'ai croisé des poux. Ni mes sœurs, ni moi n'en avons jamais eu. Notre puce a inauguré. C'est un peu de ma faute. J'avais constaté qu'elle se grattait la tête avant les vacances. J'avais remarqué les points blancs sur ses cheveux. J'ai décidé que c'était des petites saletés dues à la pollution. De la poussière ! Cela s'appelle du déni. Ce qui devait arriver est arrivé. L'éclosion a eu lieu la semaine où j'ai rejoint notre puce. Ecoeurant ! Voir toutes ces bêtes dans ses beaux cheveux noirs m'a donné la chair de poule. Je n'ose même pas imaginer ce que tu a dû penser de moi. Tout le monde s'est mis à se gratter. Ta mère a fini par en attraper elle aussi. Traitement radical sauf pour ton père et moi qui avons été épargnés. Je suis sûre que tes beaux cheveux noirs auraient subi l'invasion. La leçon m'a servie. Au prochain signe, je déclenche la hache de guerre.

Notre puce est repartie avec un cadeau : ton doudou. Tu me répétais à chaque fois que tu le retrouvais à quel point il te rassurait enfant et combien faire pipi sur lui te réconfortait. Il avait perdu un œil et ta maman avait cousu un bouton pour le remplacer. Ta maman l'a proposé à notre puce parce que ton papa ne supporte plus de le voir. Il ne peut plus regarder tes photos et même les objets t'ayant appartenu lui déchirent le cœur. Ton doudou est devenu le nouveau compagnon de notre puce. Lui aussi à sa manière, il continue à te faire vivre.

Moi aussi je suis revenue avec un cadeau. Ta maman m'a dit que tu avais en tête de m'emmener à Venise. C'était ton projet. Une surprise que tu voulais me faire. Ton père et ta mère y sont allés il y a quelques années. Tu avais donc interrogé ta mère à plusieurs reprises. Cela m'a réchauffé le cœur. Nous ferons ce voyage dès que je t'aurais rejoint. Nous le ferons d'une autre manière. Du fond du puits noir où je me trouve, je t'envoie 1000 et 1 bisous.

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Commentaires
A
Je vous lis chaque jour, et à chaque fois j'ai mon cœur qui se serre et parfois quelques larmes, je ne peux ressentir votre souffrance..., mais sachez que j'admire votre courage, je me rend compte que l'on se plaint souvent des futilités de la vie et qui ne sont rien par rapport à votre souffrance. <br /> Que Dieux vous protège ainsi que votre fille.<br /> <br /> Affectueusement <br /> <br /> Annisah
A mon prince disparu
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