SMS

Vendredi soir, dernière soirée chez tes parents, je n'ai pas eu de problèmes pour m'endormir. Je n'avais plus de larmes pour pleurer. Comme tous les soirs, notre puce et moi sommes allées nous coucher tôt. Malheureusement, comme tous les soirs, notre puce a bougé dans son sommeil. Il se trouve qu'un de ses livres était resté dans notre lit. Le bruit qu'il a fait en tombant m'a réveillée. Impossible de me rendormir.

Bien entendu c'est à toi que j'ai pensé. Larmes silencieuses, interrogations, regrets, espérance,...tout y est passé. Tout? Oui, même une idée folle, mais alors complètement folle ! Je me suis levée. Ai pris mon portable et relu les derniers SMS que tu m'as envoyé. Grâce au ciel, je les avais conservés. J'ai passé sur l'information indiquant que tu as tenté de me joindre le 11 septembre à 16h47 et que tu n'as pas laissé de message. J'ai relu ton dernier SMS, daté du 11 juillet 2008 où tu m'écris en anglais que je suis le soleil de ta vie. J'ai répondu en anglais que tu me manquais. Dans l'avant dernier message daté du 27 mai 2008, tu m'écris simplement que tu m'aimes. Samedi 6 mars 2010, au petit matin, je t'ai répondu :Alors, viens nous chercher notre puce et moi. Vite ! Je n'en peux plus d'attendre. J'ai souri car j'avais l'intention de répondre à tous tes messages. Soudain, j'ai sursauté. Mon téléphone s'est mis à sonner. Ton prénom est apparu sur mon écran.  Je savais bien que ce n'était pas toi qui m'appelais mais la personne à qui ton numéro a été réattribué. J'étais confuse en pensant que j'avais du réveiller quelqu'un.

Réponse à mon premier message en anglais - 6 mars 2010, 4h du matin :
- T ki?
Je rédige un SMS d'excuse :
- Erreur. 1000 excuses. Je ne vous embêterai plus. Pardon !
Entre temps la réponse à mon 2ème SMS, celui où je t'ai demandé de venir nous chercher arrive.
- Tu te trompe de num la !
- Exact. Désolée.

Vu le style d'écriture, j'imagine que la personne ne devait pas être bien âgée. Je me console en me disant qu'un samedi matin, à 4 heures, ce jeune homme ou cette jeune fille ne devait pas dormir.

Voilà, c'est fini. J'avais demandé la résiliation de ta ligne. Ton numéro a été réattribué ce qui est tout à fait normal. Il faut bien que quelqu'un d'autre en profite. C'est logique. Ainsi sommes-nous les humains. Juste un petit souffle de vent dans l'univers. Nous naissons, nous mourons, d'autres prennent notre place. Quand je mourrais, tu mourras à nouveau et tu mourras à chaque fois qu'une personne qui t'aime s'éteindra à son tour. Ici nous ne sommes vraiment rien. Comme j'ai hâte d'aller te retrouver!