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A mon prince disparu
A mon prince disparu
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6 juillet 2011

Michael

 

Il faisait chaud. J'étais restée à bavarder avec Nounou. L'heure avait tourné mais notre puce était en forme et continuait à jouer dans le parc avec ses amis. Puis je m'étais décidée à mettre un terme à ma conversation avec Nounou et nous avions alors pris le chemin du retour à la maison.

Je l'ai aperçu la première venant face à nous. Les yeux fixes marchant comme un robot. (Il a du prendre quelque chose. S'il ne me dit pas bonjour, je fais comme si je ne l'avais pas vu.)

"Micka !" Par malheur, notre puce l'avait aperçu et avait couru vers lui. Tous deux étaient revenus vers moi la main dans la main. Le visage de Michael s'était subitement détendu. Il s'était avancé vers moi, m'avait fait la bise et m'avait glissé dans l'oreille «T'es charmante».

- Ah? Euh...merci, c'est gentil

- Il faudra qu'on aille, un jour au restau tous les trois...?

- Ah, non! Je ne vais pas au restaurant. Je n'ai pas le temps, je travaille tout le temps...

- Ah ouais! Tu travailles loin, en plus. Ça fait longtemps en plus que tu travailles là?

- …

- Tu vas à la messe?

- Non, ça fait longtemps que je n'y suis pas allée

- Moi non plus, je n'y vais plus. Des gens qui tombent et qui bavent, c'est pas pour moi tout ça

- ...?(Ah oui, les fameuses réunions de ta mère)

- Tu pars en vacances?

- Je serais chez ma belle-famille

- Ah ouais! Il fait beau là-bas? Tu vas m'appeler pour me dire le temps qu'il fait? J'aime bien ça, moi, savoir le temps qu'il fait.

- …

Il m'avait raccompagnée jusqu'en bas de chez nous. En partant, il m'avait dit avec un grand sourire : «En tous cas, t'es très belle.» En refermant la porte de notre appartement, je m'étais aperçue que je tremblais, que j'avais eu très peur. Instinctivement, j'avais jeté un coup d'œil sur ma tenue. A peine décolletée, une jupe au dessus des genoux, des ballerines, rien de bien méchant. Très vite, j'avais chassé la culpabilité de mon esprit...J'aurais aimé pouvoir t'en parler, sentir tes bras se refermer sur moi, t'écouter me consoler.

Michael a 30 ans et est le fils de mon amie Mireille. Il se drogue depuis des années et est suivi par un psychiatre. Il n'a jamais travaillé et parfois, je le vois traîner avec des garçons beaucoup plus jeunes que lui. J'ai rencontré Mireille par hasard et lui ai raconté cet épisode. Elle était accablée et ne savait plus quoi faire. «C'est après mon divorce qu'il a commencé à avoir des problèmes. Quand il a grandi, le docteur m'a dit qu'il était schizophrène et c'est plus tard qu'il a commencé à se droguer. Je ne sais plus quoi faire. Pourtant, je prie pour lui. Je fais des prières de louanges, je le confie à Dieu. Je crois que je prie trop pour lui».Elle a eu un faible sourire et moi je me suis revue à l'église le dimanche, disant à Jésus que je te confiais à Lui. (Effectivement, j 'ai été exaucée, puisqu'Il t'a pris avec lui) Allez zou! J'ai chassé ses pensées de mon esprit. Nous sommes restées à discuter toutes les deux de nos malheurs. J'ai pensé à ta maman, à ses tentatives pour te sortir de tes états dépressifs : bains dérivatifs, Feng Shui auquel elle m'avait converti pendant un temps, guérison par les pierres,... Ni ses rituels, ni mes cierges, n'ont rien pu faire pour te sauver. Mireille m'a fait de la peine. Quand je l'ai quittée, j'étais désabusée.

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