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A mon prince disparu
A mon prince disparu
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30 janvier 2010

Imagine

Je t'imagine en paix. Enfin heureux et apaisé. Je t'imagine survolant ce monde où tu as tant souffert mais où tu as aussi connu des moments de bonheur. Je t'imagine regardant les êtres humains que nous sommes. A quoi penses-tu quand tu regardes ce monde que tu as quitté? Je t'imagine près de moi, essayant de me donner du courage, de me parler, désespéré que je n'arrive pas à t'entendre.

J'imagine que tu m'attends. Je ne retrouve plus le passage de la Bible où il est écrit que plusieurs années sur terre correspondent à quelques secondes dans le ciel. Lorsque tu regardes les années qui me restent à subir ici, te paraissent-elles courtes ? Il paraît que le temps n'est plus le même lorsque l'on passe de l'autre côté. Il n'y a plus ni jour, ni nuit. Pas de journée de 24 heures. Pas de soirée.

Ta maman, ne croit plus en Dieu et en Jésus-Christ mais elle croit, elle aussi, que tu es encore vivant. Elle m'a dit qu'elle ne croyait pas que tu avais retrouvé les membres de ta famille décédés avant toi. Moi, je crois que c'est le cas. J'espère que tu n'es pas seul. J'espère que tu as retrouvé ta grand-mère. Qu'elle t'a accueillie quand tu es mort. As-tu retrouvé ta cousine, elle aussi dépressive, qui s'est suicidée il y'a 7 ans?

J'imagine nos retrouvailles et ce que l'on se dira. Je te dirai que tu m'as manqué et que cela a été très dur pour moi. Tu me répondras que tu étais présent à chaque seconde de ma vie et que j'aurais du avoir davantage confiance en toi. Est-ce que tu me feras rire comme tu le faisais? Nous disputerons-nous encore ?

Tu m'apprendras ce que c'est que la mort. Je découvrirai ce que c'est qu'être en paix. J'oublierai mon enfance malheureuse, mon adolescence, mes premières années de jeune adulte. J'oublierai même mes années sans toi. J'oublierai tous les malheurs de ma vie sur terre. Tu me prendras dans tes bras et je m'y abandonnerai à nouveau, comme avant. Passée de l'autre côté, je me rendrai compte que tous ces jours de souffrance n'étaient rien face à l'éternité.

L'autre jour, ma collègue m'a dit au cours d'une conversation, «Pour moi, après la mort, il n'y a rien». Beaucoup pense ainsi. Moi, c'est l'inverse. Je veux qu'il y ait un Paradis et que tu y sois. Je veux qu'il y'ait un Dieu qui nous aime et que notre existence ait un sens. Je veux qu'à l'heure qu'il est, tu comprennes pourquoi tu as autant souffert, pourquoi la vie t'était si insupportable. Je veux savoir pourquoi mes sœurs et moi n'avons pas eu la chance de naître dans une famille aimante. Il faut qu'il y'ait une raison. Nous ne pouvons pas naître, souffrir et puis disparaître de la surface de la terre comme si nous n'étions rien.

En attendant ces jours bénis, je prends soin de notre puce pour qu'elle se souvienne le moment venu, que tous les deux nous l'avons aimée.

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