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A mon prince disparu
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12 juin 2010

Des projets quand même

Fidji n'a pas encore compris que les samedis et dimanches, on se lève plus tard. Elle est venue gratter à la porte ce matin à 7 heures comme pour me rappeler que j'ai une demi heure de retard. Comme je ne me suis pas levée, elle s est mise à miauler. Je n'ai pas cédé mais n'ai pas réussi à me rendormir.

8h25. Le téléphone sonne. C'est le livreur de chez Darty. Il doit passer normalement entre 12 et 19 heures. (J'ai toujours trouvé les tranches horaires de Darty spéciales). Il me demande s'il peut passer entre 9heures30 et 11heures car cela l'arrange pour sa tournée. Je lui explique que j'ai un RDV que je ne peux pas changer. "MADAME, JE NE VOUS DEMANDE PAS DE CHANGER VOTRE RDV!" C'est le même livreur que la dernière fois. Je le reconnais au fait qu'il ne supporte pas qu'on ne soit pas disponible quand cela l'arrange. Je lui réponds du tac au tac. Un duel s'engage et il finit par céder se rappelant sans doute que Darty fait une étude de satisfaction auprès de ses clients après chaque intervention. Il a raison de s'en souvenir parce que cette fois je vais répondre franchement au questionnaire. Je n'ai rien dit la dernière fois parce que j'ai laissé courir, mais cette fois je vais rendre compte de son attitude !

RDV chez le Dr L. à 9h30. J'hésite à prendre la voiture. J'ai moins peur de conduire mais je déteste toujours autant. J'opte pour le bus. Il passe à 8h52. Qu'allons-nous faire pendant 20 minutes une fois arrivée au centre-ville? On verra bien. Avant même de descendre du bus, je comprends pourquoi il ne reste plus une seule place de stationnement de libre. J'avais oublié qu'aujourd'hui, c'est le jour de la brocante des familles. Finalement, j'ai bien fait de prendre le bus. Il pleut mais nous avons le temps de regarder les étalages. Enfin, ce que quelques personnes ont osé sortir de leurs bâches.

10h01. Nous prenons le bus pour rentrer. Notre puce a son certificat d'aptitude pour commencer la danse en septembre. De retour à la maison, je me mets à monter le meuble que j'ai acheté pour que notre puce puisse ranger ses jouets. Les boites que nous avions achetées l'été dernier débordent. Je dois avoir pris la main car je le monte en moins de 10 minutes. Moi qui me croyais incapable de faire quoi que ce soit de mes 10 doigts !

10h15. Mon portable sonne. Le même livreur me propose de passer maintenant. "D'accord, je vous attends". Il arrive 5 minutes plus tard et reste quelques secondes ébahi devant la taille de notre téléviseur. "Comment elle a pu le faire tomber? Elle s'est pas fait mal au moins?". Il reprend notre vieille télé et installe la nouvelle. Pourquoi en ai-je racheté une aussi tôt alors que je m'étais dit que j'attendrai un peu, que cela apprendrait à notre puce à ne pas faire de bêtises et à m'obéir? Tout simplement parce que je me suis souvenue que mes deux mois gratuits de bienvenue à Canal + sont passés et que le premier prélèvement de l'abonnement vient d'avoir lieu...                                                                                                                                                             

Mon livreur est plus que charmant. Pourtant c'est bien le même que la dernière fois. Il prend le temps d'installer notre nouveau téléviseur, de faire les raccordements avec le décodeur et le lecteur DVD, de me conseiller d'acheter un câble HDMI pour remplacer la prise péritel actuelle. Il répare même la planche de notre meuble télé qui était bancale. Je suis prête à lui donner un pourboire mais je n'ose pas lui donner les misérables deux euros que j'ai trouvé au fond de mes poches. En partant, il me dit sur le seuil de la porte "Vous allez recevoir un questionnaire, n'oubliez pas de le remplir, c'est comme ça qu'on a les primes!". J'éclate de rire et le cœur léger, lui promets de répondre au questionnaire.

12h30. Nous en sommes au dessert quand le livreur de chez Carrefour arrive.  Notre puce profite de notre nouvelle TV pendant que je range les courses.

13h45.
J'arrive à convaincre notre fille de retourner à la brocante. La pluie s'est arrêtée cela nous fera une belle petite promenade. Elle accepte à condition de prendre son vélo. Comme il est impossible de pédaler étant le nombre d'étalages sur le trottoir, je me retrouve bien vite avec le vélo dans les mains. Je suis heureuse pourtant. J'ai réussi à trouver des vêtements de bonne qualité pour notre fille. Petit bateau, Vert Baudet, Lili Gaufrette et Sergent Major entre 1 et 3 euros. Je m'en sors pour 12 euros pour une jupe, un polo, un jean, une salopette, un gilet et un pull. Je nous ai revus l'été dernier avant notre départ en vacances faisant une brocante. Tu avais réfréné mon envie d'acheter. Il n'empêche que notre puce a bien porté les vêtements que j'avais choisis. De plus, je n'avais pas le cœur cet hiver à faire du shopping.

16h10. Entre le vélo de notre fille et mon sac de vêtements, je n'ai pas le choix, nous rentrons en bus. Je constate que les places de stationnement des voitures sont toutes occupées bien avant d'arriver à la brocante. De retour, nous avons droit pour notre goûter, à une glace que nous dégustons comme deux copines.

18h00. C'est l'heure du bain. Ensuite il faut penser au repas du soir.

Enttre toutes ces activités,  notre fille a parlé toute la journée de ses frères et soeurs morts, de sa mère qui n'a pas de mari, d'elle-même qui a une maladie et qui va mourir. Lorsqu'elle s'adresse à moi directement ou qu'elle est près de moi, nous en parlons toutes les deux. En revanche, lorsque je surprends les bribes de conversation qu'elle a dans le secret de sa chambre, qu'elle se parle à elle-même ou à ses peluches, je n'interviens pas. C'est son moment à elle. Le moment où elle a envie d'exprimer quelque chose sans avoir forcément besoin de m'en parler. Je suis près d'elle. Si besoin, je contacterai un psy pour enfant. En attendant, je trouve bien qu'elle parle à sa manière de ta disparition plutôt qu'elle l'enfouisse en elle.

Pas de projet pour demain. Qui vivra verra...

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