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A mon prince disparu
A mon prince disparu
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23 avril 2010

Comme une montgolfière

Il y a une foule immense devant moi. Parmi elle, j'arrive à apercevoir ma puce. Je suis venue la chercher. Nous courons l'une vers l'autre, heureuses de nous retrouver. La main dans la main, nous nous frayons un passage parmi tous ces visages connus ou inconnus. Soudain, ma puce me lâche et retourne sur ses pas. Je me détourne et l'aperçois en grande conversation avec certaines de nos connaissances. Je continue à marcher  à petits pas, persuadée qu'elle va me suivre accompagnée par nos amis. Je me retourne encore une fois et ne la vois plus derrière tout ce monde qui m'a suivi. Mon cœur s'inquiète un peu. Je m'apprête à retourner vers elle mais tout à coup, tout le monde autour de moi me paraît angoissé. Les gens se mettent brusquement à courir en poussant de hauts cris. Je suis le mouvement de foule en me disant que ma puce est sous la protection de nos amis. Je cours, je cours, je cours. J'aperçois une de mes bonnes amies. Je décide de la suivre. Elle a l'air de savoir où elle va. Elle ouvre la porte d'une maison. J'y entre à sa suite. Elle se cache dans la première armoire qu'elle trouve. Je suis sur le point de me cacher à ses côtés mais me ravise. Je préfère me cacher sous l'armoire. La porte de la maison s'ouvre avec fracas. Horreur ! Ce sont des officiers de l'armée allemande, habillés avec les uniformes du IIIème Reich ! Des Nazis! Je me mets à trembler de tous mes membres. Ils s'approchent sans hésiter de l'armoire où nous sommes cachées mon amie et moi, ouvrent la porte et s'emparent de mon amie qui terrorisée, ne peut ouvrir la bouche. Je les regarde partir sans pouvoir faire un geste. J'attends un moment avant de sortir de ma cachette. Le danger semble s'être éloigné. D'ailleurs, la ville semble plus calme. Oui, en effet, j'aperçois les gens sortir peu à peu de leur cachette et reprendre le cours de leur vie. L'angoisse s'empare de moi. Où est ma puce ? JE VEUX MA PUCE !

Tu m'as toujours dit que ta psychanalyste aurait été contente de m'avoir comme patiente. Contrairement à celle que j'avais, ta psy travaille avec l'analyse des rêves. Le problème mon chéri, est que toi, tu ne te souvenais pas de tes rêves. Pourtant, Dieu sait que tu parlais en dormant ! ...Le sens de mon rêve? Peur du malheur, peur de la séparation, peur de la souffrance, peur pour ma puce,...tout y est. Voilà ce qu'il y a derrière ma vie bien organisée, derrière mon «courage»dont parle tous mes amis. De la peur, rien que de la peur.

Je suis allée à La Croix-Rouge aujourd'hui. J'ai donné aux bénévoles ravies, la poussette de notre puce et le siège enfant qui se trouvait dans notre voiture quand tu as quitté la maison. Encore une partie de notre vie qui s'en va. Cela a libéré de la place dans notre cave et a facilité l'ouverture de la porte. Je suis comme une montgolfière, plus je me débarrasse de nos objets, plus j'ai l'impression de m'alléger, de m'envoler, de courir vers toi. Cela me donne de l'énergie.

En revenant à la maison, j'ai décidé d'aller au cimetière arroser les fleurs apportées par ta maman. En marchant, j'ai houspillé Dieu et son soi-disant amour infini. Il en a l'habitude avec moi et je crois qu'il se moque complètement de mes critiques et de mes jérémiades. Pourquoi est ce que je continue de croire en Lui et de Lui parler? Parce que je suis tarée et que si je ne crois pas en une vie après la mort, je m'effondre définitivement. J'ai arrosé les fleurs sur ta tombe et suis partie de suite. Non pas que cet endroit me gène. J'aime ce cimetière. Il est beau et apaisant. Simplement, je ne me vois pas te parler devant ta tombe. Comme dans le poème amérindien, je crois que tu es ailleurs.

A midi, je suis allée profiter du beau temps. Les rues étaient désertes. Sous ce beau soleil, j'ai eu l'impression que j'avançais sur le Chemin du Paradis. Je me suis imaginée morte et découvrant ton visage au bout du chemin. Toi m'attendant tout sourire...J'ai eu la certitude que cela se passera comme cela quand enfin nous nous retrouverons et une bouffée de joie m'a envahie. Si seulement nous étions partis tous les trois ensemble...

J'ai téléphoné au Crédit Lyonnais pour savoir pourquoi ton compte est débiteur de 5 €. En fait, de l'argent est retiré sur ton compte pour «frais de garde». Le gentil jeune homme au téléphone m'a expliqué qu'il y a des frais de garde parce que je n'ai «pas réglé les problèmes de succession.» Pour les régler, il faut que j'appelle la personne qui ne s'occupe que de cela et qui ne répond au téléphone que le matin. J'appellerai donc à mon retour de vacances.

Deux bonnes nouvelles avant que je parte rejoindre notre puce. Fidji a arrêtée sa grève de la faim. Pendant 3 jours je lui avais donné de la pâtée. Du coup, elle n'a pas voulu reprendre ses croquettes. Elle a miaulé pendant plusieurs jours refusant de manger. Elle se contentait de prendre quelques miettes histoire de ne pas mourir de faim. Je n'ai pas cédé et elle a finit pas retrouver le bon goût des croquettes pleines de vitamines A, D3 et E. L'autre bonne nouvelle est que mes douleurs au ventre qui s'étaient déplacées sur ma vessie ont disparu. Mon ventre est toujours gonflé mais je n'ai plus mal...jusqu'à la prochaine fois.

Je pars demain après midi retrouver notre puce. J'ai hâte de la serrer dans mes bras.  Tu me manques mon prince.

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Commentaires
M
On dit que dans nos rêves, même si apparaissent d'autres personnes, c'est toujours d'un peu de Nous que ces personnes représentent. <br /> <br /> La part de Toi en cette meilleure amie, il semble qu'on te l'a volé. Ca me fait penser bien sûr à ce que ta volé la Mort (les nazis) et c'est curieux comme à ce moment de ton rêve tu t'assimile en quelque sorte à un peuple souffrant - et aussi à Martin gray, qui est juif -<br /> <br /> Et tu en réchappes Reine ! Et tu vas avec toute ton angoisse de Maman grandir dans ta fille...<br /> <br /> Mais enfin, c'est ma façon toute intime de ressentir ton rêve - je ne suis pas "psy" d'ailleurs, ils m'agacent -<br /> <br /> Tout cordialement<br /> M.
A mon prince disparu
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