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A mon prince disparu
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25 janvier 2011

Marie-Jeanne

Après ma pause déjeuner, j'ai croisé Marie-Jeanne, la femme de ménage. J'aime bien discuter avec les femmes de ménage, les secrétaires, les hommes d'entretien. Peut-être parce qu'avec eux, je ne parle pas de mon travail, je ne m'imagine pas qu'ils me jugent. J'aime bien ces conversations informelles où on va parler de la pluie, du beau temps, de la santé, de la vie.

Marie-Jeanne m'a demandé des nouvelles de notre fille. Elle m'avait vu partir la semaine dernière quand l'école m'avait appelée. Je lui ai parlé de notre puce. Oui, 4 ans c'est un âge adorable. A son tour, elle m'a parlé de ses enfants. Elle en a quatre, deux filles et deux garçons. (Quatre enfants.) L'image de nos autres enfants passe devant mes yeux. Mon cœur commence à devenir lourd. Je me concentre à nouveau sur le discours de Marie-Jeanne. Elle a sept petits-enfants (Combien en aurons-nous?) mais ne connait pas le plus jeune. Sa dernière fille est fâchée avec elle, refuse de la voir et ne lui a jamais présenté son fils. Elles se sont disputées il y a des années pour une broutille et aucune des deux ne veut faire le premier pas pour se réconcilier. Je trouve cela tellement triste. Je le lui dis. Elle hausse les épaules. «Tu sais, à mon âge, j'en ai déjà tellement vu que, pfff...», (Moi aussi, j'en ai vu beaucoup). Toute ma vie défile devant moi. Est-ce qu'on devient blasé face à la souffrance?Je la laisse parler et mon cœur se déchire.

Marie-Jeanne avait 25 ans, un mari et quatre enfants. Son mari est décédé quand sa dernière fille avait 4 ans. (Veuve à 25 ans) Elle s'est débrouillée toute seule pour les élever, retrouver un travail malgré un bagage scolaire peu élevé, connaître ses droits, mettre ses enfants au catéchisme,les soigner... «J'ai fait tout ce qu'il fallait faire pour eux. J'étais toute seule et même ma famille ne pas aidée. Alors aujourd'hui, pff...Je me moque de tout. Après tout ce que j'ai vécu...»Je me souviens alors qu'elle m'avait dit que sa mère était morte quand elle était petite fille et qu'elle avait été élevée par...par qui déjà?J'ai oublié. Je suis au bord des larmes. Elle ne s'en aperçoit pas. Elle a un sourire jusqu'aux oreilles, fière d'être blindée face au malheur.

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Commentaires
M
Je ne sais pas si on peut se blinder face à la douleur... mais c'est vrai que l'on devient plus égoïste, qu'on se referme et qu'on prend moins à coeur les tentions avec les personnes avec qui on peut être en conflit. <br /> Plus envie de faire des efforts... alors c'est soit on entretient des relations agréable, soit plus de relation ! Enfin moi c'est comme cela que je vois les choses. Avec vous.
M
Je ne sais pas si on peut se blinder face à la douleur... mais c'est
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