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A mon prince disparu
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29 novembre 2009

Chez nous

Cela c'est fait. Ta brosse et ton verre à dents, les crèmes que je t'avais offertes et que tu n'utilisais pas («Des trucs pour gonzesse»), ton après rasage, tout cela je les ai mis dans une boite il y a plusieurs semaines. Je ne les ai pas jetés, simplement déplacés. J'ai gardé le parfum que je t'avais offert. Je ne me suis pas encore parfumé avec mais je sais que je le ferai. Sur la planchette restée vide, j'ai mis les affaires de notre puce. Sa boite à chouchou, ses crèmes, son parfum de petite fille. Sa brosse à dents et son dentifrice n'arrivent pas à remplir ton espace près du lavabo mais elle a intégré que maintenant c'est sa place.

Très vite je suis allée déposer quelques unes de tes chaussures au Secours Catholique. C'est ce que tu aurais voulu. Que tes affaires servent à ceux qui en ont besoin. Tu as raison. Pour le moment, j'en garde encore quelques-unes. Sans aucune raison, il est vrai. Je n'ai pas besoin de chaussures d'homme, mais ce sont justes les tiennes.

 

C'est le plus dur. Tes vêtements, tes sous vêtements. Bien sûr, beaucoup de personnes pourraient en profiter. Ils sont en bon état et de bonne qualité. Je ne peux pas tout simplement. Je porte tes tee-shirt sous mes pulls d'hiver. Sous mon pyjama, ils sont comme un doudou lorsque je m'endors. Je mets tes chemises pour aller travailler. Personne ne se doute qu'elles sont à toi. Je les porte avec un foulard autour du cou, ce qui rend le tout très féminin. L'idée de ne plus avoir tes vêtements dans notre armoire m'est insupportable. Je le ferai un jour mais le moment n'est pas venu.

 

Ton coin dans la chambre ne bougera pas. J'ai simplement rangé les revues qui trainaient par terre dans ta table de nuit. J'y ai posé tes lunettes que j'ai récupérées au commissariat. Tu ne pouvais pas être enterré avec. La taie d'oreiller où tu as posé ta tête pour la dernière fois est restée la même. Elle venait d'être changée et ni notre puce, ni moi n'avons dormi dessus.

Les choses sont presque restées immuables. Je sais que ce n'est peut-être pas très sain. Peu m'importe. Ce qui se fait ou ne se fait pas m'indiffère. Tu es encore chez toi et tu vis encore avec nous, même si c'est dans notre souvenir.

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