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A mon prince disparu
A mon prince disparu
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23 février 2010

Contagion

Cela fait trois semaines que je ne prends plus de somnifères pour dormir. Je tombe comme une masse sur notre lit et je lutte avec notre puce pour qu’elle me laisse m'endormir. La plupart du temps, je m’endors avant elle. Je fais toujours des cauchemars qui me réveillent au milieu de la nuit mais je me rendors aussitôt. J’ai considéré cela comme un exploit, une victoire de ma part : ne plus être dépendante de somnifères.

Depuis le début de l’année, je suis de plus en plus fatiguée dans la journée. Aucune énergie. Sur mon lieu de travail ou à la maison, la moindre action me demande des efforts considérables. Dans mon nouveau service, j’ai la responsabilité d’un énorme dossier. J’ai mis deux mois avant de m’y mettre et je prends une journée pour faire ce que, en d’autres temps, je ferais en deux heures. S’il n’y avait pas notre puce, je ne sais pas comment j'arriverai à me lever le matin. Je n’ai envie de rien. Plus rien ne m’intéresse et je commence à faire peur à ma collègue avec mes idées noires. Je ne pense qu’à une chose, la mort, et elle m’apparaît comme une délivrance. La seule raison qui me fait rester dans ce monde n’a qu’un seul nom, celui de notre puce.

Je me suis remise à pleurer tous les jours comme au temps de mon enfance. Sauf qu’aujourd’hui, je pleure pour des petits riens. La moindre petite contrariété anéantie et me décourage. A l’heure du déjeuner, je fais des efforts pour sourire à mes collègues, pour avoir l’air d’être présente. Je peux passer des journées sans parler. Je me rends compte que mes collègues se sont aperçues de mon état. « Tu as l’air bien fatiguée » me répètent-elles chaque jour.

Moi-même, je me disais fatiguée et j’avais mis tout cela sur le compte de la neige, du froid, des grèves de transport, des problèmes de bus et de trains à l’aller comme au retour, de toute la maison à gérer toute seule. J'ai repensé à toi les derniers mois où nous avons vécu ensemble. Ton comportement, le vide de ton regard, ton incapacité à répondre aux sollicitations extérieures. J’ai fini par comprendre et j’ai souffert. Souffert pour toi. Moi, je peux expliquer mon état. J’en sais la cause. Toi, mon pauvre prince, tes épisodes apparaissaient sans prévenir, sans raison apparente. Même toi, tu ne savais pas dire pourquoi tu allais si mal. Je me rends compte à quel point tu as dû souffrir. Je le savais, je le voyais mais en ayant les mêmes symptômes que toi, j’en prends toute la mesure.

Vendredi, j’ai recommencé à prendre du millepertuis. Ta maman me l’avait conseillé et le Dr L. m’en avait prescrit dès les premiers jours. Je n’en avais pas vu les effets. Je ne ne me sentais pas spécialement déprimée. Triste, désespérée, mais pas déprimée. Aussi quand mes boites se sont terminées, je n’ai pas vu l’utilité d’en racheter. J’ai arrêté brusquement les somnifères et l'antidépresseur ce qui a entrainé l’état que j’ai décrit plus haut. Je recommence donc ma cure sans les somnifères. Ta maman m’a conseillée d’en prendre au moins pendant trois mois. Va donc pour trois mois.

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