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A mon prince disparu
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12 décembre 2010

Une famille à moi

Invitation à déjeuner chez ton cousin François. Il nous invite assez régulièrement. C'est très délicat de sa part. Il était en congé avec sa femme le jour de tes obsèques mais ses deux filles étaient présentes et je me souviens de leurs larmes. 

Aujourd'hui, la fille aînée de François est venue pour l'occasion. Son petit ami l'accompagne. J'ai connue la fille de ton cousin alors qu'elle était encore une adolescente révoltée. C'est aujourd'hui une jeune étudiante responsable que j'aime toujours autant. La fille cadette vit toujours chez ses parents. Elle s'est épanouie et nous avons pu discuter toutes les deux, ce qui était difficile quand je l'ai connue tant elle était inhibée.

Apéritif sympathique. Humour, anecdotes, souvenirs, projets. Grâce à mon kir, je suis volubile et  sourit énormément. Notre puce est en forme elle aussi et fait son show. Les filles taquinent leur père et ses habitudes de «vieux». Le couple se chamaille gentiment. Bon dimanche en perspective. Pourtant à l'intérieur, mon cœur est lourd. Je crois qu'il saigne, une hémorragie sans aucun doute. Je les regarde tous. Je lutte contre la haine qui monte en moi. Elle se transforme en colère mais je réussis à anéantir ces sentiments négatifs. Ton cousin et sa famille ne sont pas responsables. Personne n'est responsable. Ce n'est pas de leur faute s'ils ressemblent à la famille dont j'ai rêvé.

Petite fille, je m'étais inventée une famille idéale. Un vrai papa, gentil et rassurant, une vraie maman tendre et caressante, des sœurs, des frères, des anniversaires, des goûters, des bisous, des câlins,... Adolescente, je ne voulais pas de famille. Ni maintenant, ni jamais. D'abord, j'étais persuadée qu'aucun homme ne voudrait en fonder une avec un résidu comme moi. Ensuite, comment aurais-je pu m'occuper d'un enfant alors que moi-même, je n'avais pas reçu le minimum d'affection dont un enfant a besoin? J'ai su ensuite que la famille idéale n'existait pas. Je me suis donc mise à rêver d'une famille normale.Il y eut alors des parasites, des diables, un psychopathe. Puis il y eut toi. Le rêve devenu réalité. Avec toi, il y eut notre puce, grâce à qui j'ai appris que je pouvais être une mère, parce que l'amour est plus fort que tout.  J'ai lu des tas de livres sur le couple et les relations homme-femme, sur les mères et les relations parent-enfant. J'allais enfin l'avoir ma vraie famille. Pauvre idiote ! 

Pas de vraie famille pour moi, pas d'époux aimant et respectueux, pas de ribambelle d'enfants. Pas de papa gentil et rassurant, pas de frères, pas de sœurs. Même ma fille n'aura pas droit à mes rêves. Il ne me reste qu'à survivre pour lui offrir une vraie maman tendre et caressante. Elle a au moins droit à cela. 

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Commentaires
M
et c'est déjà beaucoup...courage
A mon prince disparu
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