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A mon prince disparu
A mon prince disparu
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8 octobre 2009

Ton image

Narcissisme quand tu nous tiens. Depuis quelques jours notre puce demande à voir nos photos et principalement des photos d'elle. J'imagine que c'est normal à son âge. Bien évidemment, il est impossible de ne pas tomber sur une photo de toi.

Les jours qui ont suivi ton décès, j'avais mis l'une d'elles sur mon fond d'écran. Une photo prise par toi même, cet été et où tu es particulièrement beau. Tu étais mal depuis plusieurs mois déjà. Nous étions en vacances. Nous pique-niquions, tu es rentré dans la voiture et tu as fait cet autoportrait très réussi. Pour qui ne te connait pas, il est difficile de deviner que tu vas si mal. Tu es dans notre voiture. Tu ne souris pas mais tu n'as pas l'air de souffrir. La photo est cadrée de ton visage à tes épaules. On devine que tu es torse nu...

Brusquement, je n'ai plus supporté de voir tes photos. J'ai changé mon fond d'écran en y mettant une photo de notre fille prise cet été chez ta maman. Nos films, nos photos, m'enfonçaient davantage dans ma douleur. Lors de la soirée organisée pour toi à ton cours de théâtre, une de tes amies, infographiste, m'a offert une photo de toi - en grand format- magnifique dans ton interprétation de Dom-Juan (ta meilleure prestation). Elle m'a également donné une enveloppe contenant d'autres photos de toi, souriant, lors de vos répétitions. Elle a donné les mêmes exemplaires à ta sœur. Je les ai aperçues par dessus ses épaules. Je n'ai jamais pu les regarder en face. Je les ai posées en haut de notre armoire, loin de ma vue, en attendant que la douleur s'estompe.

Poussée par notre puce, j'ai réussi à regarder nos albums et nos petites vidéos. En y regardant de plus près, je me suis aperçue que tu avais été heureux avec moi. Oui, il y a eu tous ces épisodes dépressifs autant difficiles pour toi que pour moi. Mais nous avons eu des moments formidables que j'ai eu tendance à oublier ces derniers temps. Nous avons été heureux en couple et  avec la naissance de notre puce tu as connu un sentiment qui t'était inconnu jusque là, la fierté. Dans les moments de répit, tu adorais rire et faire le fou avec moi, notre puce, tes neveux,...  Tu étais aussi quelqu'un de gai. Je m'en souviens aujourd'hui.

Parfois, en te regardant, j'ai l'impression que tu es vivant, que tu vas sortir de la photo et venir m'embrasser.

Tu me manques.




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Commentaires
T
Merci Véronique pour ce beau texte que je connais. Il m'arrive de le relire de temps en temps. Je voulais le mettre sur mon blog mais je n'en connaissais pas l'auteur. Je devrais donc pouvoir le faire.<br /> D'après votre message, je comprends que vous aussi avez été touchée par un deuil. Comment allez-vous aujourd'hui?
V
Je suis touchée, je n'arrive pas à trouver les mots.<br /> Ceux de Charles Peguy y étaient parvenus pour moi, je souhaite qu'il en soit de même pour vous:<br /> http://lagentiane.org/textes/text-0001.htm
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